jeudi 18 octobre 2012

Memento mori...Souviens toi que tu mourras

"Il devrait avoir honte". C'est certainement ce que penseront les puristes, de mon geste. Oser sortir de son écrin un seul morceau de l’œuvre magistrale et complexe "The dark side of the moon" des Pink Floyd...
Car l'album, reflétant les différentes étapes de la vie, s'écoute et se vit d'une seule traite, sans pauses. Au contraire des compositions actuelles formatées pour les ondes radio.

Alors oui, j'ose. Mais isoler "Time" du reste de l'album n'enlève rien de sa substance, de sa signification, de sa beauté. Le morceau tient du chef d’œuvre ! Faire ressortir à tel point le temps, la vie qui passe, en trois phases associées à des tempos différents, relève du génie.

Tout d'abord l’insouciance, l'Homme se laisse vivre, vaniteux :
"tu gâches et tu gaspilles les heures d'une façon désinvolte"
"tu es jeune, la vie est longue, et il y a du temps à tuer aujourd'hui"

Puis la prise de conscience brutale accompagnée d'un solo à la strato qui l'est tout autant. Je ne suis pas immortel.
"Et un jour tu t'aperçois que 10 ans sont derrière toi"
"Personne ne t'a dit quand courir, tu as manqué le signal de départ"
"Les projets qui s'envolent en fumée ou se résument par une demi-page de lignes gribouillées".

Pour finir par le contentement, le refuge dans un quotidien bien huilé, histoire de se rassurer, oublier qu'on est passé à côté de sa vie.
"chez soi, chez soi à nouveau
J'aime être ici quand je le peux,
quand je rentre à la maison frigorifié et fatigué,
c'est bon de réchauffer mes os près du feu".


Ne soyez pas impatient, et ne zappez pas sous prétexte d'une intro instrumentale de quelques minutes.
Au passage, Gilmour nous régale d'un solo guitare d'anthologie